Vivre la fraternité avec Elisabeth de la Trinité n°6

Editorial

               Elisabeth Catez est née au camp militaire d’Avor où son père est en garnison. En parlant d’elle, Mme Catez dit : «Elle est un pur diable, une grande parleuse, c’est aussi une petite fille qui sait ce qu’elle veut. Sabeth est turbulente! Mais elle a bon cœur et aime beaucoup ses parents. Plus tard, sa petite sœur  Guite se rappelant l’enfance de sa sœur dira : « elle était très vive, emportée même, elle faisait des colères, tout à fait de vraies colères ». Mais Sabeth est aussi très droite et quand elle a compris qu’il ne faut pas peser sur les autres, elle se reprend vite. C’est donc sur ce terroir qu’Elisabeth apprendra l’amour fraternel.

        Dans ce feuillet nous retrouvons Elisabeth à 19 ans dans son journal intime puis au Carmel, où elle est entrée à 21 ans.

         « La charité est indispensable, elle consiste à aimer le prochain comme soi-même, sans doute avec moins d’ardeur, mais à lui désirer les mêmes biens, même aux ennemis.

         Les manquements à la charité, sans qu’ils soient des péchés mortels, ils sont une bien vilaine chose. Le chrétien se reconnaît à sa charité. Où en sommes-nous?

a) Que de jugements téméraires qui ne sont fondés sur aucun motif… Car si j’ai la preuve, la certitude, le jugement n’est plus téméraire, je puis seulement excuser la personne, voilà tout.

b) La rancune. -Souvent elle va jusqu’à la haine.

         Le support des caractères, que cela est difficile ! Un saint l’a appelé « la fleur de la charité ».  Journal 71

            Ces notes nous montrent comment Elisabeth a conscience qu’il lui faut se convertir en ce domaine et elle en fera l’un des combats spirituels de sa vie.

          Rejoignons maintenant Elisabeth au Carmel.

          Toute donnée à Dieu, Elisabeth a toujours été tournée vers les autres. Sa correspondance du Carmel en est la meilleure preuve. Du fond de sa clôture elle garde contact avec ses nombreux amis. Plus encore, elle se fait étonnamment proche. Ainsi deux jours après son entrée au Carmel elle écrit :

 Lettre 84 à Françoise de Surdon (15 ans) : « Tous ceux que j’ai quittés, je les retrouve près de Lui (Dieu). Ah! comme  je lui confie ma petite Framboise ! Je serai toujours ta petite mère, rien ne sera changé entre nous, n’est-ce pas ? Tu peux te dire que les grilles ne seront point une séparation  et  que   je te  garderai  toujours  ta place en mon cœur ».

 A la même correspondante :  « Au Carmel le cœur se dilate et il sait plus aimer encore ! ».

         D’une façon naturelle Elisabeth, dans toute sa correspondance, partage ce qui l’habite, elle a conscience que ce qui la fait vivre en profondeur peut  aider ses amis, quelle que soit leur vocation.

Lettre 122 à Madame de Sourdon « Chère madame, vivons avec Dieu comme avec un ami, rendons notre foi vivante pour communier à Lui à travers tout, c’est ce qui fait les saints. Il me semble que j’ai trouvé mon ciel sur la terre puisque le ciel c’est Dieu, et Dieu, c’est mon âme. Le jour où j’ai compris cela, tout s’est illuminé en moi et je voudrais dire ce secret tout bas à ceux que j’aime afin qu’eux aussi, à travers tout, adhèrent toujours à Dieu et que  se réalise  cette prière  du Christ : ” Père, qu’ils soient consommés en l’Un ».   

Lettre 188 à sa mère : « Jésus, Marie, ils s’aimaient tant: tout le cœur  de l’un s’écoulait en l’autre! Je suis à bonne école, maman chérie! Il m’apprend à t’aimer comme Il a aimé, Lui le Dieu tout Amour. Mais pour faire la volonté de son Père, Il a quitté cette Mère qu’Il aimait infiniment. Moi aussi c’est pour cela que je t’ai laissée, mais je suis plus près de toi, car je n’ai plus qu’un cœur, qu’une âme avec ma petite maman! Je confie à la sainte Vierge toutes mes tendresses, tous mes souhaits pour toi et pour Guite ». 

Lettre 243 à sa mère :  “Celui qui est mon Ami  de tous les instants. Qu’il fait bon vivre en cette douce intimité ! Il connait sa petite épouse…Il sait comme son coeur a besoin d’aimer et Il veut être cet amour ; en lui je me sens si près de vous, je vous crois tout près de moi, je vous enveloppe de  prières afin que ” ses Anges vous couvrent de leurs ailes, et vous gardent tout le long du chemin de vie”, comme chantait le saint roi David. A Dieu maman chéri, à Dieu ma Guite et mes deux petits anges, qu’Il vous comble selon les richesses de sa grâce, ” que Jésus habite par la foi en vos coeurs et que vous soyez enracinées et fondées dans l’amour”.

Quelques jours avant de mourir Elisabeth écrit ceci :

Lettre 333 à Madame de Bobet  :  « L’heure approche où je vais passer de ce monde à mon Père et avant de partir je veux vous envoyer un mot de mon cœur, un testament de mon âme. Je vous en prie, oh ! Marquez tout avec le sceau de l’amour ! Il n’y a que cela qui demeure ».

Résonance pour notre vie :

 Avec Elisabeth, méditons cette parole : « Marquez tout avec le sceau de l’amour ! Il n’y a que cela qui demeure ».

Comment puis-je marquer tout ce qui fait ma vie de relations avec le sceau de l’amour ?

Prière :

Maison de Dieu, En moi j’ai la prière

De Jésus-Christ, le divin adorant.

Elle m’emporte aux âmes et au Père,

Puisque c’est là son double mouvement.

Etre sauveur avec mon Maître, C’est encore ma mission,

Me perdre en Lui par l’union.

Jésus, Verbe de vie, Unie à toi, toujours,

Ta vierge et ton hostie,  Rayonnera l’amour :

J’aime le Christ.

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