Marie pour “Bx Marie Eugène de l’Enfant Jésus” N°5

Editorial

Le Père Marie Eugène est une grande figure de l’Eglise et du Carmel béatifiée le 19 novembre 2016 en Avignon… Henri Grialou est né le 2 décembre 1894, dans une famille chrétienne, très modeste de l’Aveyron. A 11 ans, pendant la préparation de sa première communion, Henri ressent l’appel du Seigneur « Je serai prêtre ».

Il entre au grand séminaire de Rodez en 1911, y fait deux ans d’études… Après un an de service militaire et la guerre de 1914-18, où il participe à toutes les campagnes meurtrières, il revient au séminaire de Rodez en1919.

       En 1920, Henri est ordonné sous-diacre. Pendant sa retraite préparatoire, il lit « La vie de Saint Jean de la Croix » et  ressent très fort l’appel de Dieu qui le veut au Carmel.

Le 4 février 1922, il est ordonné Prêtre à Rodez et, malgré toutes les oppositions qu’il rencontre, le 24 février il entre au noviciat des Carmes, à Avon-Fontainebleau. Après son noviciat et sa première profession religieuse, le Père Marie Eugène de l’Enfant Jésus commence un apostolat très actif, grand prédicateur et maître spirituel, il diffuse la doctrine des saints du Carmel : Thérèse de l’Enfant Jésus, Thérèse d’Avila, Jean de la Croix… Il assume de nombreuses charges dans l’Ordre du Carmel…

En 1932, il fonde l’Institut séculier « Notre Dame de vie », à Vénasque dans le Vaucluse, pour celles et ceux qui vivent en plein monde, dans la vie ordinaire.

        Le 27 mars 1967, il meurt le lundi de Pâques… Ses écrits prolongent son action, en particulier, celui qu’il a intitulé : « Je veux voir Dieu ». (Ed. du Carmel- nouvelle Ed. 2014).

Voici  quelques extraits choisis dans cette œuvre de théologie spirituelle.

       Dans l’allocution qu’il fait au soir de son ordination, le Père Marie Eugène se tourne vers Marie : « Et vous, O Marie, je vous dois tout puisque c’est vous qui m’avez conduit et fait ce que je suis. Je vous donnerai donc tout, spécialement mon cœur avec la joie dont il est rempli. Vous êtes ma Mère et, prêtre, je veux rester votre enfant ». Pour lui, Marie est Mère, sa contemplation se porte essentiellement sur le mystère de sa maternité et de sa mission de Mère de Dieu dans l’Eglise.

Marie comblée de grâce !

« Ce qui justifie la création de la Vierge Marie et tous ses privilèges, c’est la maternité divine et la maternité de grâce » (page 302)

« C’est le souffle de la miséricorde qui a soustrait l’âme de la Vierge aux conséquences du péché originel et l’a faite toute pure et pleine de grâce » (page 319)

L’annonce faite à Marie comblée de grâce…

« La Vierge Marie parce que comblée de grâce par l’Esprit Saint et perdue dans la lumière simple de Dieu, avait toutes ses énergies paisiblement tendues vers la réalisation de la volonté divine. Voici que l’Archange Gabriel paraît et la salue. La Vierge est un instant troublée par cette présence et cette louange. Mais son sens spirituel affiné a promptement reconnu la qualité surnaturelle de son messager. Elle écoute maintenant le message :’’Vous allez concevoir et enfanter un fils à qui vous donnerez le nom de Jésus. Il sera grand…il règnera éternel-lement…‘’(Luc 1,31-33).

Marie a compris : c’est bien le Messie dont l’ange lui propose de devenir la mère. Elle n’y avait point songé, car elle s’ignorait elle-même. La simplicité de sa grâce lui en voilait l’immensité. Elle ne connaissait que Dieu et sa volonté. Devant ces perspectives qui s’ouvrent soudainement devant elle, elle ne posera qu’une question car elle est préoccupée de  sa virginité :’’Comment cela se fera-t-il…?’’

Rassurée par l’ange qui lui répond : ‘’ Le Saint Esprit descendra sur vous et la vertu du Très Haut vous couvrira de son ombre’’, la Vierge Marie, sans hésitation, sans demander  quelques jours pour réfléchir et consulter ou même quelques instants pour se préparer, donne pour elle-même et pour toute l’humanité son adhésion au plus sublime et au plus terrible des contrats : à l’union  en son sein de l’humanité à la divinité, au calvaire et au mystère de l’Eglise.

Et le Verbe se fit chair grâce au fiat de la Vierge qu’une disposition d’offrande complète et indéterminée avait, depuis longtemps, préparé en son âme souple et docile… » (pages 334-335)

Marie se donne toute entière à ce que veut Dieu…

«  La Vierge s’est soumise et le mystère de l’Incarnation se réalise aussitôt. Avant de devenir la coopératrice humaine des plus hautes œuvres de Dieu, l’obéissance doit être la plus constante et la plus fidèle preuve de l’amour, l’humble et quotidien exercice qui surnaturellement fortifie et assouplit les facultés humaines, les livre progressivement à l’action de Dieu et leur mérite ( ) la première des emprises définitives et profondes, l’union de volonté. » (page 636)

Marie, Mère de Dieu !

« Pour la Vierge Marie, la plénitude de grâce fut dilatée par l’action de l’Esprit au jour de l’Annonciation, à la mesure de sa dignité et de ses fonctions de Mère de Dieu » (page 1043)

« …pour être digne de concevoir et d’enfanter un Dieu, (Elle) a dû… être élevée à une certaine égalité de Dieu même par une mesure de perfection et de grâce » ( St Bernardin page 885)

C’est cette « certaine égalité de Dieu » où la place la maternité divine, qui vaut à Marie les privilèges extraordinaires de l’Immaculée Conception, de la plénitude de grâce qui comble sa mesure dès le principe, en attendant que… cette plénitude se dilate au point de dépasser toute mesure et toute capacité d’appréciation. Le regard humain ne saurait se porter en ces confins de la divinité qu’elle atteint, pour juger et mesurer…Elle est Mère sur le plan de l’union hypostatique et dans toute la plénitude du terme. En ce dessein éternel de Dieu, Elle est désormais la collaboratrice de toute la fécondité divine. Partout où la paternité divine s’exercera, elle le fera par la maternité de la Vierge Marie. Marie suit donc Jésus en son œuvre rédemptrice et l’Esprit Saint en son œuvre constructrice du corps mystique. Elle est Mère partout où Jésus est Sauveur, ainsi que partout où l’Esprit Saint est producteur de la grâce dans les âmes et dans l’Eglise » (page 885)

 « En prononçant le fiat de l’Annonciation et en donnant son consentement au mystère de l’Incarnation, Marie collabore déjà à toute l’œuvre que doit accomplir son Fils. Elle donne le Sauveur et nous vaut déjà le salut par sa maternité divine »

« Dans le plan divin, l’union que l’amour réalise entre deux êtres vivants est orientée vers la fécondité. L’union transformante de Dieu et de l’âme n’échappe pas à cette loi. L’emprise de l’Esprit Saint et la disponibilité de l’âme crée une collaboration pour la réalisation du grand dessein qu’est l’Eglise. Le fruit de l’emprise de l’Esprit Saint et du fiat de la Vierge a été le Christ Jésus et le Christ total qui se construit tous les jours.

Par ses emprises parfaites de l’union transformante, l’Esprit Saint associe les âmes à sa fécondité et à celle de la Vierge Mère… » (page 1065)

Résonance.

Nous retrouvons une grande parenté entre ce qu’exprimait le P. Marie Eugène 18-20 ans avant le Concile Vat.II et ce que nous pouvons relire dans Lumen Gentium Ch.VIII., Marie Mère des vivants ! (LG n°56 )
Qui est Marie pour moi ? Quelle place a-t-elle dans ma vie ?

Prière.

Ô Marie, toute simple et lumineuse !

Campénéac

Ô Marie, toute simple et lumineuse !
Pur reflet de la Trinité
Viens en nos cœurs pour chanter Dieu
Marie, par ta beauté tu attires le ciel,
En toi Dieu se complait, l’Esprit sur toi descend
Et le Verbe devient ton Enfant.
Marie, recueillie au-dedans adorante et fidèle,
Tu repasses en ton cœur les secrets de l’Amour
Le banal quotidien en est divinisé.
( Carmels de Flavignerot et Domont)


Ce contenu a été publié dans Marie au Carmel. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.