Pensées sur l’amour de Dieu. ch.2-3-4.

Editorial    

  TA3    Avec Thérèse nous continuons la lecture de son  manuscrit intitulé « Pensées sur l’Amour de Dieu » : commentaire du Cantique des Cantiques. Elle nous donne des conseils pour vivre en amitié avec Dieu et pour nous aider à distinguer la vraie paix, celle qui vient de Lui.
Thérèse nous invite à nous tenir éveillés auprès de Lui, elle nous dit que Jésus est notre paix et qu’Il se donne à nous dans les sacrements : Eucharistie, Réconciliation. Notre réponse à son appel est de préparer en nous une demeure pour Lui.

 Extraits des Chapitre 2-3-4

     O mon Dieu, nous ne pourrions donc pas nous rappeler que votre récompense est grande, éternelle, et que même dès ici-bas vous nous l’accordez, si nous parvenons à une amitié intime avec vous! Mais qu’ils sont nombreux ceux qui s’arrêtent au pied de la montagne, et qui pourraient arriver à son sommet ! Dans d’autres petits conseils que j’ai écrits pour vous, je vous ai déjà exprimé souvent cette pensée; mais je la répète de nouveau, et je vous supplie d’avoir toujours des pensées généreuses, car c’est  par  là   que  le  Seigneur vous donnera grâce pour que vos œuvres le soient aussi ; et croyez que c’est là un point important. Ch2

 ….Arrivons à ce que vous demandez, c’est-à-dire à cette sainte paix… Quel bonheur incomparable que celui d’obtenir cette faveur ! Car l’âme s’unit alors d’une manière si étroite à la volonté de Dieu, qu’il n’y a pas de division entre Lui et elle. Il n’y a plus qu’une seule et même volonté, manifestée non par des paroles ou par des désirs seulement, mais par des œuvres. Aussi, dès qu’elle comprend qu’elle sert mieux son Époux en quelque chose, elle éprouve un tel amour pour lui, elle brûle d’un si grand désir de le contenter, qu’elle n’écoute point les raisons que l’entendement lui fournit pour l’en détourner ni les craintes qu’il lui suggère ; elle laisse seulement agir la foi sans considérer ni son intérêt ni son repos ; car elle a enfin fini de comprendre que c’est là qu’elle trouvera tout bien…. Il vous semblera, mes filles, que cette conduite n’est pas raisonnable, car c’est une chose si louable que d’agir avec discrétion ! Mais considérez, je vous prie, ce point. Vous reconnaissez que le Seigneur d’après ce qu’il vous semble (car vous ne pourrez en avoir la certitude), a exaucé votre demande de vous donner un baiser de sa bouche, vous le comprenez par les effets ; alors vous ne devez plus vous arrêter à rien, mais vous oublier vous-mêmes pour contenter un si doux Époux. (Ch3)

[…] 7. O mes filles ! Que Notre-Seigneur vous donne de comprendre – ou pour mieux dire, de goûter, car on ne peut le comprendre autrement – le bonheur de l’âme lorsqu’elle en est là ! Que les gens du monde s’arrangent comme ils le voudront avec leurs domaines, leurs richesses, leurs plaisirs, leurs honneurs, leurs festins ! Quand bien même ils pourraient jouir de tout cela sans les chagrins qui en sont inséparables – ce qui est impossible -, leur bonheur n’atteindra pas en mille ans celui que goûte en un moment l’âme que le Seigneur à conduite à cette hauteur. Saint Paul déclare que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer avec la gloire qui doit se révéler en nous. Et moi, je dis qu’elles n’ont aucune proportion avec une heure de cette jouissance, de ce plaisir, de ces délices, que Dieu donne à l’âme, et qu’elle ne peut les mériter.

 Non, à mon sens, il n’y a aucune comparaison à faire entre les choses de ce monde qui ne sont que bassesse, et ces caresses si douces de Notre-Seigneur, cette union si étroite, cet amour si ineffablement témoigné et goûté. Il est plaisant, en vérité, de comparer les chagrins du monde à un tel bonheur ! S’ils ne sont pas supportés pour Dieu, ces chagrins n’ont aucune valeur, et s’ils le sont, sa Majesté les mesure à nos forces. C’est notre faiblesse, notre misère, qui nous les fait tant redouter.

 8. O chrétiens ! ô mes filles ! Pour l’amour de Notre-Seigneur, éveillons-nous de notre sommeil ! Songeons que Dieu n’attend pas l’autre vie pour récompenser l’amour que nous lui portons. La récompense, c’est dès ici-bas qu’elle commence. O mon tendre Jésus ! Comment faire comprendre à quel point il nous est avantageux de nous jeter dans les bras de notre Maître, et de faire ce pacte avec sa Majesté: «Je regarderai mon Bien-Aimé, et mon Bien-Aimé me regardera. Il veillera à mes intérêts, et je veillerai aux siens ». Ne nous aimons pas au point de nous arracher les yeux, comme l’on dit. Je te le demande encore une fois, ô mon Dieu, et je t’en supplie au nom du sang de ton Fils, accorde-moi cette grâce ….  Sans toi, que suis-je, Seigneur ? Si je ne me tiens pas auprès de toi, à quoi puis-je être bonne ? Si je m’éloigne tant soit peu de ta Majesté, où vais-je m’égarer ?

 9. O mon tendre Maître, ma Miséricorde, mon Bien ! Et quel plus grand bien puis-je désirer en cette vie que d’être si attachée à toi, qu’il n’y ait aucune séparation entre toi et moi ? En ta compagnie, que peut-il y avoir de difficile ? Que n’est-on pas capable d’entreprendre pour toi, quand on t’a si près de soi ? Et de quoi peut-on me savoir gré, Seigneur ? Je ne mérite que de graves reproches pour te servir si mal. Aussi est-ce avec une ferme détermination que je te fais la demande de saint Augustin : « Donne-moi ce que tu me commandes et commande-moi ce que tu veux ». Avec ton secours et ta protection, jamais je ne reculerai. (ch4)

 Parole pour aujourd’hui 

     «Je regarderai mon Bien-Aimé, et mon Bien-Aimé me regardera. »
Sommes-nous convaincus que le Seigneur veille sur nous et nous regarde
à tout   moment de notre vie ?
Quel temps, je réserve à la prière, à le regarder, à l’aimer ?

     « Il veillera à mes intérêts, et je veillerai aux siens ».
Suis-je brûlé du désir de le faire connaître et aimer ?

 Prière.

Sainte  Thérèse de Jésus !Image1
Toi qui t’es livrée tout entière au service de l’amour,
enseigne-nous à marcher
avec détermination et fidélité
sur le chemin de l’oraison intérieure,
en fixant notre attention sur le Seigneur Dieu Trinité,
toujours présent au plus intime de notre être.
Transmets-nous ton ardent amour apostolique pour l’Église.
Que Jésus soit notre joie, notre espérance et notre dynamisme,
Source inépuisable  de la plus profonde intimité !

 

 

 

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