L’oeuvre de Dieu

Le Livre des Fondations

Editorial

Tout au long du récit de ses Fondations, Thérèse nous relate les travaux et les obstacles rencontrés pour chacune d’elles, mais surtout elle rend témoignage de la puissance et de la miséricorde de Dieu :

“La plupart de ces monastères n’ont pas été fondés par les hommes mais par la main puissante de Dieu” F 27.11

Pour chaque Fondation Thérèse n’ignore pas les difficultés rencontrées. Elle s’assure de l’opportunité de ces Fondations, examine les lieux et les conditions matérielles, se soucie d’obtenir les autorisations nécessaires, recherche une maison à louer, s’y rend avec les sœurs fondatrices, la nettoie, y fait célébrer l’Eucharistie. Après avoir trouvé une maison définitive, elle procède à l’inauguration en présence du Saint Sacrement et met en route la vie communautaire. Toutes ces démarches demandent à Thérèse et à ses sœurs courage, ténacité et confiance en la présence divine.

Commençons par Duerelo, le premier monastère de carmes déchaux. Sans maisons, sans autorisations, Thérèse s’en remet à Dieu  :

(Traduction de Marcelle Auclair)

“Notre Seigneur qui m’avait donné l’essentiel, c’est-à-dire des religieux pour commencer la Réforme arrangea le reste F 13/1

Que de choses apparemment impossibles j’ai vues au cours de ces négociations et qu’il fut facile à Notre Seigneur d’aplanir ces difficultés !… Je désire que Notre Seigneur fasse comprendre à tout le monde que dans ces Fondations nous n’avons presque rien fait, nous autres créatures. Le Seigneur a tout agencé en partant de débuts si humbles que sa Majesté, elle seule, pouvait les élever jusqu’au point où elles en sont. Qu’Elle soit à jamais bénie” F 16/13

 

A ses sœurs de Caravaca elle déclare :

“Voyez mes filles la main de Dieu… quoi que vous considériez vous comprendrez que c’est son œuvre. F 27/12

Je vois donc clairement que rien de cela ne venait de moi mais de Dieu qui voulait que son œuvre s’accomplît… Il m’aidait comme une chose à Lui et m’accordait ses grâces… Béni soit Celui qui a tout fait et éveillé la charité des personnes qui nous ont aidées. ” F 27/16

 

Lors des fondations de Palencia et de Burgos, la maladie, la chaleur accablent Thérèse, mais sur les paroles de Notre Seigneur :

“Que crains-tu ? Quand t’ai-je fait défaut ? Je suis Celui que j’ai toujours été. Ne manque pas de faire ces deux Fondations. Ces Paroles m’insufflèrent tant de courage que le monde entier se serait en vain opposé à moi. Je me mis immédiatement à l’œuvre et Notre Seigneur commença à m’en donner les moyens. F 29 /6.

Ceci vous prouvera une fois de plus que ce n’est pas moi qui agis dans ces Fondations mais Celui qui a toute puissance” F 29/5.

 

Au milieu des épreuves elle rend grâce à Dieu.

“Béni soit à présent et toujours Celui qui m’a éclairée ; chaque fois que je fais quelque chose de bien c’est Lui qui me donne sa lumière… Il semble que Notre Seigneur veuille que tous et moi-même nous sachions que seule Sa Majesté accomplit ses œuvres.” F 29/24

 

Dans les difficultés du chemin le Seigneur donne des forces. Arrivant à Séville, après avoir beaucoup souffert de la chaleur en route, elle constate que :

“la pensée d’agir et de souffrir pour Dieu donnaient à mes sœurs beaucoup de contentement et de joie. Mes six compagnes… auraient été de force à tout endurer ou, pour mieux dire, Notre Seigneur leur aurait donné le courage de souffrir pour Lui ; tels étaient leurs vœux et l’objet de leurs entretiens” F 24/6

 

La Fondation de Burgos lui semble impossible.

“Je recommandais cette Fondation à Notre Seigneur. Il me semblait pourtant inadmissible d’aller à Burgos où il fait si froid, malade comme je l’étais, lorsque le Seigneur me dit ces mots : «Ne t’occupe pas du froid, le démon met tout en œuvre pour empêcher cette Fondation, agis en mon Nom afin qu’elle se fasse et ne manque pas d’y aller en personne, ce sera très utile.» F 31/11 Ce fut bien de l’audace de partir par si mauvais temps. Il est vrai que Notre Seigneur m’avait dit de ne pas avoir peur, qu’Il serait avec nous. F 31/16

Telles étaient le manœuvres du démon pour empêcher cette Fondation ; mais, ô Seigneur comme on voit que vous êtes puissant ! Vous vous êtes servi des obstacles mêmes qu’il suscita pour un plus grand bien. Soyez à jamais béni !” F 31 / 31

 

Thérèse accepte l’aide de nombreuses personnes qui n’ont pas manqué de les combler : “Notre Seigneur ne permettra pas que ses épouses pâtissent si elle le servent comme elles y sont obligées. Veuille sa Majesté leur accorder cette grâce dans sa grande et miséricordieuse bonté Béni soit le Seigneur qui veille de si près sur tout ce qui concerne ses servantes. (Jésus) La Miséricorde du Seigneur est grande et sa Majesté n’abandonne jamais ceux qui veulent le servir.” F 27/20 .

 

Prière

Tu as déjà ouvert les chemins
Esprit du Christ ressuscité, Esprit Saint,
si nous savions ce que nous pouvons te demander
pour prier comme il faut !
Mais voilà que les balbutiements de notre prièrechrist
passent par le creuset de notre pauvreté.
Alors, Toi, le Dieu vivant,
tu entres dans notre âme de pauvre,
tu entres dans notre faiblesse
et tu lis en nos cœurs.
Et ton Esprit vient au-dedans de nous,
il vient exprimer l’inexprimable.
Et tu nous dis : “Ne te préoccupe de rien,
ne t’inquiète pas de ton peu de capacité à prier.
Sache-le, dans ton attente priante,
j’ai déjà ouvert les chemins”
Ainsi tu nous donnes de comprendre
que tu appelles chacun par son nom,
que tu éveilles des jaillissements intérieurs,
que tu as déposé en chacun un don unique, irremplaçable.
Nos yeux s’ouvrent et nous comprenons
que l’homme ne se réalise qu’en présence de Dieu.

Frère Roger de Taizé

 

 

Parole pour aujourd’hui

0 avila murs“Dans ces Fondations le concours des créatures a été faible. C’est Sa Majesté qui a tout conduit” F 13 /7

Dans le quotidien de nos vies, comment découvrons-nous les signes de l’Esprit ?

Sommes-nous attentifs à sa présence active et aimante ?

 

 

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