Prier selon Elisabeth de la Trinité (2)

Editorial.

Dieu Trinité            Notre dernier feuillet nous a présenté Elisabeth de la Trinité aidant ses amis, sa famille à faire oraison, elle leur donne des conseils avisés pour parler à Dieu, tout simplement, comme à un ami et elle leur enseigne, avec beaucoup de zèle, qu’ils sont habités par Dieu, qu’ils sont temple de Dieu, que la Trinité a fait sa demeure en eux.             Ce  feuillet va nous faire entrer dans sa prière. Vibrer à ses grands désirs, l’entendre prier est une bonne manière de se mettre à son école Elisabeth est frappée au cœur par cette Parole de Saint Paul « Il nous a choisis afin que nous soyons saints et immaculés en sa présence dans l’amour…  à la louange de sa gloire » Elisabeth en fait son programme et son nom, à partir de ce moment, elle signera ses lettres :

   « Louange de gloire »

« Je voudrais tant  consoler  mon   Maître en  me  tenant  sans  cesse unie à Lui.  Je vais vous faire  une  confidence   tout intime :  mon rêve,   c’est d’être  « la  louange  de  sa gloire» Eph 1,12; c’est dans saint Paul que j’ai lu cela, et mon Époux m’a fait entendre que c’était là ma vocation dès l’exil en attendant d’aller chanter le Sanctus éternel en la Cité des saints. Mais cela demande une grande fidélité car, pour être louange de gloire, il faut être morte à tout ce qui n’est pas Lui, afin de ne vibrer que sous sa touche… Comme l’on sent le besoin de se sanctifier, de s’oublier pour être toute aux intérêts de l’Église…”

“Qu’elle est sublime, la mission de la carmélite; elle doit être médiatrice avec Jésus-Christ, Lui être comme une humanité de surcroît  en laquelle Il puisse perpétuer sa vie de réparations, de sacrifices, de louanges et d’adorations.”

“Oh, demandez-Lui que je sois à la hauteur de ma vocation et que je n’abuse pas des grâces qu’Il me prodigue; si vous saviez comme parfois cela me fait peur… Alors je me  jette en Celui que saint Jean appelle «le Fidèle, le Véritable », et je le supplie d’être Lui-même ma fidélité.”  L256 au chanoine Angles.

            La prière d’Elisabeth « ô mon Dieu, Trinité que j’adore » est le fruit d’une longue expérience contemplative et un résumé de ce que pense Elisabeth sur la Trinité. Elle est datée du 21 novembre 1904,  jour de la  Fête de la Présentation au Temple, Elisabeth a assisté à la messe et comme toutes ses sœurs a renouvelé ses voeux religieux.. Élisabeth a rédigé sa prière au cours de la journée ou pendant l’heure du grand silence; on ne travaillait pas ce jour-là.

            Sa prière s’ouvre et se termine par une invocation à la Trinité mais si les autres paragraphes s’adressent au Père, au Fils et à l’Esprit, ils sont tous christo-centriques. 

« O mon Dieu, Trinité  que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en vous, immobile  et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix, ni me faire Sortir de vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute  m’emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère. Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure  aimée et le lieu de votre repos. Que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois là tout entière, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre Action créatrice.

              O mon Christ aimé crucifié par amour, je voudrais être une épouse  pour votre Cœur, je voudrais vous couvrir de gloire, je voudrais vous aimer… jusqu’à en mourir ! Mais je sens mon impuissance et je vous demande de me « revêtir de vous même », d’identifier mon âme à tous les mouvements de votre âme, de me submerger, de m’envahir, de vous substituer à moi, afin que ma vie ne soit qu’un rayonnement de votre Vie. Venez en moi comme Adorateur, comme Réparateur et comme Sauveur.

              O Verbe éternel, Parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à vous écouter, je veux me faire tout enseignable, afin d’apprendre tout de vous. Puis, à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux vous fixer  toujours et demeurer sous votre grande lumière ; ô mon Astre  aimé, fascinez-moi  pour que je ne puisse plus sortir de votre rayonnement.

               O Feu consumant, Esprit d’amour, « survenez en moi » afin qu’il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe : que je Lui sois une humanité de surcroît  en laquelle Il renouvelle tout son Mystère. Et vous, ô Père, penchez-vous vers votre pauvre petite  créature, « couvrez-la de votre ombre »,  ne  voyez  en  elle  que  le  « Bien-Aimé en lequel vous avez mis toutes vos complaisances »

              O mes  Trois, mon Tout, ma Béatitude, Solitude infinie, Immensité où je me perds, je me livre à vous comme une proie. Ensevelissez-vous en moi pour que je m’ensevelisse en vous, en attendant d’aller contempler en votre lumière l’abîme de vos grandeurs.   ( 21 novembre 1904-Notes Intimes n° 15)

Résonnances dans ma vie : Dans sa prière, Elisabeth se situe à sa juste place devant Dieu, regardons ce qu’elle demande pour elle. Quel est son idéal contemplatif et à quoi s’engage-t-elle ? Quel est l’aspect apostolique de sa prière ? Et ma prière à moi…

  • Est-elle christique ? trinitaire ? contemplative ? apostolique ?
  • Est-elle imprégnée de textes de l’Ecriture Sainte ?
  • Qu’est-ce que je demande à Dieu à Dieu ?

Prière. chapellecarmelDijon O Jésus, mon Bien-Aimé, Qu’il est doux de t’aimer, de t’appartenir, De t’avoir comme unique tout ! Que ma vie soit une oraison continuelle. Un long acte d’amour ! Dans le monde, Je t’offre la cellule de mon cœur, Que ce soit ton petit Béthanie. Viens t’y reposer, je t’aime tant. ( Notes Intimes n°5)  

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