Elisabeth de la Trinité
Je suis “ Elisabeth de la Trinité ”, c’est-à-dire Elisabeth disparaissant ,se perdant, se laissant envahir par les “Trois”. Unissons-nous pour faire de nos journées une communion continuelle; le matin, éveillons-nous à l’amour, tout le jour livrons-nous à l’amour, c’est-à-dire en faisant la volonté du bon Dieu, sous son regard, avec Lui, en Lui, pour Lui seul. Donnons-nous tout le temps sous la forme qu’il veut. Et puis, quand vient le soir, après un dialogue d’amour qui n’a pas cessé en notre cœur, endormons-nous encore dans l’Amour. Peut-être verrons-nous des fautes, des infidélités; abandonnons-les à l’amour : c’est un feu qui consume, faisons ainsi notre purgatoire dans son Amour ! (Lettre 172, 20 août 1903)
“ La Trinité, voilà notre demeure ”
Elisabeth est née pour l’amitié, pour l’amour. C’est une jeune femme sensible, vibrante, passionnée, mais dont l’élan ne peut s’apaiser qu’en Dieu : “ Voilà mon ambition, être la proie de l’amour…Il a mis en mon cœur une soif d’infini et un si grand besoin d’aimer que Lui seul peut le rassasier. ” (L. 169)
Au cœur du Dieu Vivant
Comment s’étonner de la voir peu à peu captivée par le Mystère de la Trinité ? Sans être théologienne, elle accueille le mystère en toute simplicité, dans la Foi de l’Eglise.
Mais d’emblée, sa foi se fixe au cœur de ce mystère : “ Dieu est amour ”
La Trinité pour elle, c’est le “ Dieu tout Amour ”, le Dieu “qui nous a trop aimés”, selon le mot de saint Paul qu’elle aime tant à répéter. C’est l’Amour vivant, communion éternelle, sans cesse tourné vers nous, qui nous appelle, qui nous attire et nous comble.
Elle est encore novice lorsqu’elle écrit son désir d’être “ toute envahie par les Trois !… en attendant le face à face, je vis dans l’amour, je m’y plonge, je m’y perds : c’est l’infini dont mon âme est affamée.”
Dans son enthousiasme elle se fait entraînante :
Cette fête des Trois est bien la mienne, écrit-elle à sa sœur, pour moi il n’en est pas une semblable…c’est une fête de silence et d’adoration…Je t’ai donnée aux Trois, ma Guite, tu vois comme je dispose de toi ! Oui, c’est dans ce grand mystère que je te donne rendez-vous. Qu’il soit notre Centre, notre Demeure. (L.113)
“ A tout instant les Trois personnes divines demeurent en toi. ” (L.273)
Le grand Foyer d’amour
Elisabeth trouve des mots pour exprimer l’inexprimable et traduire l’élan de son cœur vers “ Celui qui est une immensité d’amour qui nous déborde de toutes parts.” Elle le voit comme “un OCEAN dans lequel je me plonge, je me perds, la mer immense , qui submerge, l’abîme , le lieu spacieux , l’insondable profondeur, l’Astre lumineux , l’Astre aimé , le soleil divin , le beau soleil irradiant ma vie.”…
A l’approche de son départ pour le ciel, le grand FOYER d’amour, au double sens du mot “foyer” : fournaise ardente et demeure familiale.
“ La Trinité, voilà notre demeure, notre chez nous, la maison paternelle d’où nous ne devons jamais sortir.” (C.F.2)
Oui, Elisabeth regarde intensément ses Trois : Elle voit le PERE “dans un excès d’amour” nous livrer “le Fils de sa tendresse”, elle voit ce FILS “crucifié par amour”, “toujours penché sur nous” et nous donnant accès au Père, elle accueille leur ESPRIT qui “nous consume sans cesse”, “nous transforme, nous emporte sous la lumière de la foi jusque sur ces sommets où l’on ne vit plus que de paix, d’amour, d’union…”
Marie, la Porte de la Trinité
Elisabeth, à la fin de sa vie, appelait Marie : La Porte du Ciel, Juana Coeli, mais depuis bien longtemps déjà elle avait trouvé en Marie la porte de la Trinité.
“ Je m’unirai à l’âme de la Vierge alors que le Père la couvrait de son ombre, tandis que le verbe s’incarnait en elle , et que l’Esprit-Saint survenait pour opérer le grand mystère. C’est toute la Trinité qui est en action, qui se livre, qui se donne, et n’est-ce pas sous ces étreintes divines que doit s’écouler la vie de la carmélite ?”
Prière à la Trinité (extrait)
O mes Trois, mon Tout, ma béatitude,
Solitude infinie, Immensité ou je me perds,
je me livre à vous comme une proie;
ensevelissez-vous en moi,
pour que je m’ensevelisse en vous,
en attendant d’aller contempler en votre lumière
l’abîme de vos grandeurs.
Orientation
Laissons nous envahir par les “Trois”,
vivons dans l’Amour,
préparons en nous une demeure pour la Trinité
en nous laissant guider par Marie.