La mission

Les Fondations

Editorial

Nous avons commencé cette année la lecture du Livre des Fondations de Thérèse d’Avila. Comme nous le disent les précédents feuillets, c’est l’obéissance qui amène Thérèse à entreprendre ces Fondations dans une grande pauvreté.

Mais ce qui l’anime en profondeur, c’est son amour de Jésus et l’ardent désir “de servir et louer Notre Seigneur et lui gagner des âmes”. Voilà la source de son dynamisme. Thérèse est encore au monastère de l’Incarnation à Avila. Dieu lui donne d’expérimenter intérieurement l’état de damnation, l’indicible tourment de ceux qui éternellement se refusent à Dieu et à son amour.

 

“ J’ai tiré de là une immense compassion pour tant d’âmes qui se damnent, et l’impétueux élan d’être utile aux âmes ; il me semble, vraiment, que pour en délivrer une seule de ces tortures, j’endurerais mille morts de très bon coeur. Vie 32 /6

Comme je me demandais ce que je pourrais faire pour Dieu, je me dis que mon premier soin devrait être de répondre à Sa Majesté qui m’avait appelée à la vie religieuse en observant ma Règle aussi parfaitement que possible. Vie 32 / 9

Il advint qu’une personne avec qui je me trouvais me dit, à moi et à quelques autres, qu’elle se demandait si nous n’étions pas faites pour être religieuses à la manière des Déchaussées, et qu’il était même possible de fonder un monastère. […] Nous nous mîmes d’accord pour recommander vivement ce projet à Dieu  Vie 32 /10

Le 24 août 1562, après bien des difficultés, le premier monastère dédié à Saint Joseph est fondé en ce lieu où l’unique soin est de servir et louer Notre Seigneur  F.1/2

Avec le temps grandissait mon désir d’être l’occasion du bien de quelques âmes, de même que le possesseur d’un trésor désire en faire profiter tout le monde .. Je servais le Seigneur par mes pau- vres prières, je m’efforçais d’inciter mes soeurs à en faire autant, leur donnant le goût du bien des âmes et celui de l’accroissement de son Église…Mes grands désirs aboutissaient là. F. 1/6

 

Au bout de quatre ans, ou peut-être un peu plus, vint me voir un frère franciscain, nommé Frère Alonso Maldonado, grand serviteur de Dieu ; comme moi il désirait le bien des âmes, il pouvait agir, et je l’enviais beaucoup. Il venait de rentrer des Indes. Il se mit à me parler des millions d’âmes qui se perdaient là-bas faute de doctrine, il nous exhorta à la pénitence dans un sermon et par sa conversation, et partit. Je restais si meurtrie par la perdition de tant d’âmes que j’en étais hors de moi… Je suppliais Notre Seigneur de me donner le moyen de contribuer à lui gagner quelques-unes de ces âmes par mes prières… Notre-Seigneur m’a inclinée à croire qu’il apprécie une âme gagnée par nos prières et notre industrie aidées de sa miséricorde plus que tout ce que nous pouvons faire à son service.”  F. 1/ 7

 

[ L’année suivante, le Père Général de l’Ordre venant en Espagne s’arrêta au monastère Saint Joseph. Thérèse considère “combien il était nécessaire, si nous fondions des monastères de religieuses qu’il y eut des religieux soumis à la même Règle”. Le Père Général se montre favorable à la Fondation de nouveaux monastères et de Valence il envoie à Thérèse “l’autorisation de fonder deux monastères, dans son désir de voir l’Ordre croître en perfection”. F. 2/5 ]

 

Thérèse se met à l’ouvrage en fondant le monastère à Médina Del Campo. C’est là que :

“peu de temps après vint nous voir un jeune Père qui étudiait à Salamanque ; un autre l’accompagnait, qui me parla avec admiration de la vie de ce Père. Il se nommait Fr. Jean de la Croix .Je louai Notre-Seigneur et ce qu’il me dit me causa une grande joie, car lui aussi voulait entrer chez les Chartreux. Je lui fis part de mes projets et j’insistai beaucoup pour qu’il attendît que le Seigneur nous donnât un monastère et comme il serait bon, s’il voulait se parfaire, que ce fût dans l’Ordre même, et combien il y servirait mieux le Seigneur. Il y consentit et me donna sa parole à condition que cela ne tarde pas trop longtemps…” F.3 / 17

 

L’année suivante frère Jean de la Croix et Frère Antoine fondent le premier monastère des Carmes Déchaux à Duruelo. En allant visiter la fondation de Tolède, Thérèse s’y arrête et rend grâce pour les bienfaits que Notre Seigneur y répand.

“Ils allaient prêcher dans de nombreux villages des environs, privés jusque-là de toute doctrine, et de toute vie religieuse, ce qui était grande pitié. Au bout de peu de temps ils avaient un tel crédit que ce fut pour moi une très grande consolation. Ils allaient, comme je l’ai dit, prêcher à une lieue et demie, deux lieues, à la ronde, déchaussés dans le froid et la neige (ils ne portaient pas alors les sandales qui leur ont été imposées plus tard); après avoir prêché et confessé, ils rentraient fort tard manger à la maison. Ils étaient si contents que tout effort leur semblait léger. F 14/8

Lorsque je vis ces frères vivre dans la mortification et l’oraison (un gentilhomme et sa femme du voisinage qui vinrent me voir ne tarissaient pas d’éloges sur leur sainteté et sur le bien qu’ils faisaient dans ces villages), je ne me lassais pas de rendre grâces à Notre-Seigneur dans une immense joie intérieure, car il me semblait voir là les premiers progrès de notre Ordre, au service de Notre-Seigneur. Veuille Sa Majesté les aider à avancer.” F.14 / 11

 

En découvrant de plus en plus l’amour de Jésus, le regard de Thérèse s’élargit aux dimensions de l’Eglise et de l’humanité tout entière.

“Ô charité de ceux qui aiment véritablement ce Seigneur, et le connaissent ! Ils ne se reposeront guère, s’ils voient qu’il dépend d’eux d’aider une seule âme à progresser et à aimer Dieu davantage, de la consoler, ou de l’écarter d’un danger !” F.5 /5

 

Les carmels se trouvent associés à l’expansion missionnaire, foyers de prière et d’amour au cœur de l’Eglise. Thérèse continue sans relâche la Fondation de quinze monastères .

“pour le service de l’honneur de Dieu et sa plus grande gloire” (F. 20 /14)

sans être arrêtée par les difficultés.

“Dans ces récits des Fondations, je ne parle pas de la grande épreuve des voyages par le froid, sous le soleil ou sous la neige

Si mes souvenirs sont exacts, jamais je n’ai renoncé à une fondation par peur des difficultés, bien que les voyages, et en particulier les longs déplacements, m’aient toujours été pénibles à 1’ex-trême; mais une fois en route, pensant à celui que je servais, tout me semblait peu de chose à l’idée qu’en cette maison on louerait le Seigneur, et que le Saint-Sacrement y serait. C’est pour moi une consolation particulière que de voir une église de plus…Nous devrions trouver une grande consolation à voir Jésus-Christ, vrai Dieu, vrai Homme, présent dans le Saint-Sacrement en de nombreuses localités”. F. 18 /5

 

Thérèse mourut à la tâche au couvent d’Alba de Tormès se prévalant seulement d’être : “Fille de l’Eglise”, de cette Eglise qu’elle a servie de toutes ses forces. (Traduction de Marcelle Auclair)

 

Prière

Ô Créateur, prenez pitié de vos créatures… theresecompr__030423400_1101_18072011Donnez-nous, ô Seigneur, votre lumière…
C’est ici que vous devez manifester
votre miséricorde…
Ô mon Dieu je vous prie d’aimer
ceux qui ne vous aiment pas,
d’ouvrir à ceux qui ne vous appellent pas…
Vous dites Seigneur que vous êtes venus
chercher les pécheurs,
les voilà Seigneur les véritables pécheurs…
Considérez le sang que votre Fils a répandu
abondamment pour nous.
Accordez-nous le secours de votre bonté
et de votre miséricorde.
Exclamations 8

 

therese en marche

Parole pour aujourd’hui

“Je ne cessais de travailler à la Gloire de Dieu par mes pauvres prières pour le salut des âmes”

Travaillons-nous, selon nos moyens au salut de nos frères ?

Portons-nous dans notre prière les besoins de l’Eglise et du monde ?

 

 

 

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