Chemin 19 à 29

Chemin de perfection

Editorial

Sur l’ordre du Père Bagnes, à la demande des sœurs de Saint Joseph, la Madre compose “ Le Chemin de Perfection”. Après avoir exposé les trois points nécessaires à l’oraison : amour fraternel, détachement et humilité, elle veille à avertir ses filles qu’il leur faudra passer par beaucoup d’épreuves “pour que celles qui en pâtissent ne s’affligent point.” Il leur faudra un grand courage et elles devront franchir beaucoup d’obstacles.

Chemin de Perfection ch.19 à 29.

 “II est des âmes et des intelligences aussi tumultueuses qu’un cheval emballé, nul ne parvient à les maîtriser; elles vont ici et là, toujours agitées : c’est leur nature, ou Dieu qui le permet. Je les plains beaucoup, elles sont pour moi comme des personnes qui ont grand soif et voient l’eau de très loin, mais quand elles veulent l’atteindre, elles trouvent quelqu’un pour leur barrer la route au commencement, au milieu, et à la fin. Lorsqu’à grand-peine elles ont vaincu les premiers ennemis, il leur arrive, vaincues par les seconds, de préférer mourir de soif plutôt que de boire une eau qui leur coûterait si cher. Leurs forces étaient à bout, elles ont manqué de courage. Quelle soif a-t-on d’éprouver cette soif ! (CP 19 / 2)
Nous nous laissons prendre à des chose mondaines que nous aimons, nous nous arrêtons un peu à penser à ce qui a été, à ce qui sera, à nous demander qu’ai-je fait ? et que ferai-je ?… Nous devons rester sur nos gardes. Le Seigneur lui-même s’en inquiète, lui qui ne veut pas nous abandonner à nous-même. Notre âme est pour lui d’un si haut prix qu’il ne lui permet pas de courir des risques … Car notre vue n’est pas claire, la poussière des chemins nous aveugle au fur et à mesure que nous avançons; mais le Seigneur a le moyen de nous conduire au but du voyage sans que nous sachions comment…( CP 19 /7)
Il est clair que le désir inspiré par Dieu ne peut faire aucun mal; il apporte avec lui la lumière, la prudence et la mesure… Sachons écourter le temps de l’oraison, pour savoureuse qu’elle soit, quand les forces corporelles s’épuisent ou que la tête en souffre; en toutes choses la mesure est très nécessaire. (CP 19 / 13)
Pourquoi, selon vous, mes filles, ai-je cherché à montrer le but et la récompense avant de décrire la bataille, et vous ai-je dit le bien qu’on éprouve à boire cette eau vive à sa source céleste ? Pour que sans vous inquiéter des peines et contrariétés du chemin, vous marchiez vaillamment, sans vous lasser ; car, comme je l’ai dit, il se pourrait qu’à l’arrivée, alors que vous n’auriez plus qu’à descendre boire à la source, vous abandonniez tout et perdiez ce bien, imaginant que vous n’aurez pas la force de l’atteindre, et qu’il ne vous est pas destiné. Je tiens pour certain que tous ceux qui ne resteront pas en chemin ne manqueront pas de cette eau vive. (CP 19 / 14)
… Mes soeurs, n’ayez pas peur de mourir de soif sur ce chemin ; l’eau de consolation n’y manque jamais de manière insupportable ; […] Ne vous arrêtez pas en route, mais luttez en âmes fortes jusqu’à la mort, puisque vous n’êtes ici que pour y combattre. (CP 20 / 2 )
Combien il importe de débuter dans l’oraison avec une ferme décision et de ne point faire cas des difficultés qu’oppose le démon. Ne soyez pas surprises, mes filles, des nombreuses choses qu’il faut observer pour entreprendre ce voyage divin, sur le chemin royal qui mène au ciel. On gagne à le suivre un grand trésor, peu importe à notre avis qu’il en coûte beaucoup. (CP 21 / 1)
Maintenant, pour en revenir à ceux qui veulent suivre cette voie, qui est d’arriver à boire cette eau vive, je répète que les débuts sont très importants ; tout consiste en une ferme détermination très déterminée de ne point s’accorder de répit jusqu’à ce qu’on y atteigne, même si on manquait de courage devant les épreuves du chemin. ( … ) On nous dit souvent: «Il y a des dangers», …. « qu’elles filent la quenouille, cela vaudra mieux », « elles n’ont pas besoin de ces délicatesses », « le Pater et l’Ave, cela leur suffit ». ( CP 21 / 2)
 J’en dis autant, mes soeurs, cela suffit, et combien ! Vous faites toujours très bien de fonder votre oraison sur des prières dites par cette bouche qui fut celle du Seigneur. En cela ils ont raison car si notre faiblesse n’était aussi faible, et si tiède notre dévotion, nous n’aurions besoin de nul autre procédé d’oraison, ni d’autres livres (CP 21 / 3 )
J’ai toujours aimé les paroles de l’Évangile, elles m’ont toujours mieux aidée à me recueillir que les livres très bien composés ; je ne vous donnerai que quelques considérations sur les paroles du Pater Noster. C’est pourquoi vous ne devez faire aucun cas de la peur qu’on vous a inspirée, ni des périls qu’on vous a décrits … (CP 21 / 4-5)
Donc, mes soeurs, trêve à ces peurs… Lorsque je parle à Dieu, si j’y prête plus d’attention qu’aux mots que je dis, cette prière est à la fois mentale et vocale… Pour vous comporter comme il faut quand vous parlez à un si grand Seigneur, il est bon de considérer à qui vous parlez et qui vous êtes, Mes soeurs, je vous dis que si vous accordiez à ces deux points toute leur importance avant de commencer votre prière vocale, vous consacreriez déjà un fort long moment à l’oraison mentale. …( CP 22 ).
Notre-Seigneur s’accommode de toutes nos façons, il lui en coûte peu de pardonner. Il paye si scrupuleusement que même si vous n’avez fait que lever les yeux en pensant à Lui, il ne manquera pas de vous en récompenser. ( CP 23 / 4 )
On sait maintenant que, coûte que coûte, il ne faut pas reculer. N’ayez pas peur que le Seigneur qui nous invite à boire à cette source vous laisse mourir de soif… La parfaite oraison vocale est inséparable de l’oraison mentale… Quand je dis Notre Père, et l’Ave Maria, l’amour consistera à comprendre qui est ce Père, et qui est le maître qui nous a enseigné cette prière. Afin que vous n’imaginiez pas que la parfaite prière vocale est peu fructueuse, je vous dis qu’il est fort possible que, tandis que vous récitez le Pater noster, ou une autre prière vocale, le Seigneur vous élève à la contemplation parfaite… Notre prière vocale sera paisible. Sa Majesté aime beaucoup à nous éviter de la fatigue. Il n’aime pas que nous nous cassions la tête à beaucoup lui parler… (CP 29/6 )
Dans ces deux formes d’oraison nous pouvons quelque chose, avec la grâce de Dieu. Dans la contemplation dont je viens de vous parler, nous ne pouvons rien; c’est Sa Majesté qui fait tout, c’est son oeuvre, elle surpasse notre nature.”

 Prière

“Désormais, Seigneur, je veux m’oublier moi-même,
ne
bougies2considérer que ce que je peux faire
pour vous servir, et n’avoir d’autre volonté
que la vôtre.
Mais mon vouloir n’est pas puissant ;
Vous êtes le Tout Puissant, mon Dieu.
Ce que je puis, c’est de décider
de me mettre à l’œuvre,
et je le fais à l’instant même.”

“Que rien ne te trouble
Que rien ne t’effraie
Tout passe Dieu ne change pas
La patience obtient tout.
Celui qui a Dieu ne manque de rien.
Dieu seul suffit !”

 theresecompr__030423400_1101_18072011Parole pour aujourd’hui

“Notre Seigneur s’accommode de toutes nos façons… N’ayez crainte même si vous n’avez fait que lever
les yeux en pensant à Lui
il ne manquera pas
de vous en récompenser”
(CP23/3

“ Quand je dis «Notre Père»
mon amour consistera
à comprendre qui est le Père
et quel est le Maître
qui m’enseigne cette prière ”

 

 

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