Editorial
Nous continuons notre route de priants avec les saints du carmel.
Après: le prophète Elie qui se tenait en présence du Dieu vivant et brûlait d’ardeur à son service, Thérèse d’Avila, qui nous entraîne sur le chemin de la prière silencieuse, et Laurent de la Résurrection, vivant dans un cœur à cœur permanent avec le Seigneur.
C’est vers Thérèse de l’enfant Jésus de la sainte Face, que nous nous tournons …
Thérèse, tout le monde la connaît plus ou moins… 9ème enfant de Louis et Zélie Martin, elle est née à Alençon le 2 janvier 1873… très marquée par la mort de sa maman alors qu’elle a 4ans et demi… elle entre au carmel de Lisieux le 9 avril 1888… et meurt de la tuberculose le 30septembre1897, totalement inconnue…
Au cours de la messe d’action de grâce du 19 juin 2005, le Père Guy Gaucher dans son homélie intitulée : ”Pourquoi je t’aime, ô Thérèse ”, disait ceci en conclusion :
« Ste Thérèse de l’E.J. de la Sainte Face, à la fois si proche et si lointaine, si ordinaire et si extraordinaire, cette petite normande, aimée dans tout l’univers, qu’on croit connaître et qui échappe toujours, car le dernier mot de son être exprime quelque chose du Mystère insondable de l’Amour de Dieu. »
Alors mettons- nous à l’écoute, laissons-nous surprendre par Thérèse si proche, de tous les petits, avec elle le Seigneur peut ouvrir notre prière et notre cœur à l’insondable mystère de l’Amour Miséricordieux.
La prière de Thérèse s’appuie sur la Parole de Dieu, qu’elle accueille avec Foi et Confiance… C’est une prière missionnaire.
” La moisson est abondante, mais le nombre des ouvriers est petit ; demandez donc au maître de la moisson qu’Il envoie des ouvriers.’’ (Mt 9) ‘Quel Mystère !… Jésus n’est-Il pas tout puissant ?…pourquoi Jésus dit-il donc :« demandez… Pourquoi ?… Ah ! c’est que Jésus a pour nous un amour si incompréhensible qu’Il veut que nous ayons part avec Lui au salut des âmes. Il ne veut rien faire sans nous.
«Le créateur de l’univers attend la prière d’une petite âme pour sauver les autres âmes rachetées comme elle au prix de tout son sang… Si ce n’était les paroles de Jésus, qui oserait y croire? » (Lettre 135)
La prière comme notre ambassadeur près de Dieu.
« Qu’elle est donc grande la puissance de la prière ! On dirait une reine ayant à chaque instant libre accès auprès du roi et pouvant obtenir tout ce qu’elle demande »
Une Prière de simplicité dans la confiance audacieuse
« …Il n’est point nécessaire, pour être exaucée de lire dans un livre une belle formule composée pour la circonstance ; s’il en était ainsi… hélas ! que je serais à plaindre!.. ».
« … En dehors de l’office… Je n’ai pas le courage de m’astreindre à chercher dans les livres de belles prières, cela me fait mal à la tête, il y en a tant!… Et puis, elles sont toutes plus belles les unes que les autres… Je ne saurais les réciter toutes et ne sachant laquelle choisir, je fais comme les enfants qui ne savent pas lire, je dis tout simplement au Bon Dieu ce que je veux lui dire, sans faire de belles phrases, et toujours Il me comprend… Pour moi la prière, c’est un élan du cœur, un simple regard jeté vers le ciel, c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie ; enfin c’est quelque chose de grand, de surnaturel qui me dilate l’âme et m’unit à Jésus »
(Manuscrit C 25 verso)
Quand la prière est difficile… Thérèse nous invite à la persévérance, à la confiance en Celui qui est toujours avec nous…
« …La récitation du chapelet me coûte…Je sens que je le dis mal, j’ai beau m’efforcer de méditer les mystères du rosaire, je n’arrive pas à fixer mon esprit…Longtemps je me suis désolée de ce manque de dévotion, car j’aime tant la Sainte Vierge qu’il devrait m’être facile de faire en son honneur des prières qui lui sont agréables. Maintenant je me désole moins, je pense que la Reine des cieux étant ma Mère elle doit voir ma bonne volonté et qu’elle s’en contente »…
«… Quelquefois lorsque mon esprit est dans une si grande sécheresse qu’il m’est impossible d’en tirer une pensée pour m’unir au Bon Dieu, je récite très lentement un ”NOTRE PERE” et puis une salutation angélique; alors ces prières me ravissent, elles nourrissent mon âme bien plus que si je les avais récitées précipitamment une centaine de fois»… » ( MsC 25v°)
« Souvent le silence seul est capable d’exprimer ma prière, mais l’hôte du tabernacle comprend tout ; même le silence d’une âme d’enfant qui est remplie de reconnais-sance !… »( Lettre 138)
« C’est par la prière et le sacrifice que nous pouvons seulement être utile à l’Eglise »
(Carnet Jaune 8/7)
Parole pour aujourd’hui.
Thérèse affirme : « Ah! c’est la prière et le sacrifice qui font toute ma force, ce sont les armes invincibles que Jésus m’a données, elles peuvent bien plus que les paroles toucher les âmes, j’en ai fait bien souvent l’expérience ». (Ms C )
« Le Bon Dieu ne se fatigue pas de m’entendre, lorsque je Lui dis tout simplement mes peines et mes joies comme s’Il ne les connaissait pas… » (Ms C 32v°)
« Ne nous lassons pas de prier, la confiance fait des miracles »
Résonances en notre vie :
Ma prière est-elle appuyée sur la parole de Dieu ?
Toute confiante en sa puissante sur le cœur de Dieu, capable de toucher les cœurs ?
Ma prière est-elle:… ” élan du cœur ?” … ” Simple regard ?”
” cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie ” ?
Est-elle persévérante… missionnaire ?
Totalement tournée vers le seigneur de tendresse et d’amour ?
Rappelle-toi, Jésus, Verbe de Vie
Que tu m’aimas jusqu’à mourir pour moi
Je veux aussi t’aimer à la folie…
Tu le sais, ô mon Dieu !
Tout ce que je désire
C’est de te faire aimer…
Seigneur, de mon désir
Rappelle-toi. (PN 24 str. 26 )